dimanche 2 mai 2010

DANAM, un autre moyen de localisation dans les couloirs de la RATP.

L'acronyme DANAM signifie Dispositif d’Aide à la Navigation des personnes Aveugles dans les couloirs du Métro. Ce nouveau projet dont je m'en viens vous parler après test, est piloté par le CEA avec pour partenaire principal la RATP.

Contrairement à BlueEyes dont j'avais parlé ici, le dispositif DANAM est On-Board et déconnecté.
C'est-à-dire?
C'est-à-dire, que la capacité du système de guidage ne dépend ni d'un réseau Bluetooth/ou peu importe le prrotocole de transmission, ni d'une information qui nécessite une actualisation par ce réseau à un instant T.
En effet, DANAM après avoir chargé à la demande de l'utilisateur un point de départ et un point d'arrivé, utilisera un système de cartographie embarqué de la station, afin de guider l'utilisateur jusqu'à sa destination (aspect On-Board). Pour proposer une localisation sur la dite carte et offrir le guidage demandé, DANAM s'appuie sur des données diverses fournie par des capteurs de mouvements, tel que la mesure des accélérations et des vitesses de rotations (aspect déconnecté). En conséqence de ce calcul, le système délivre les informations à suivre.
Néanmoins, le principe de l'interprétation du placement utilisateur sur la carte au moyen d'un système de capteur de mouvement, trouve rapidement ses limites du fait de l'imprécision relative à ce dernier outil. Pour pallier à cette différence entre utilisateur sur la carte et utilisateur dans l'environnement réel, le logiciel demande à être recalibré lorsque le porteur de DANAM se trouve au point donné. Ainsi, il pourra par exemple lui être demandé de valider sa position lorsqu'il se trouvera en bas d'un dit escalier. Ceci fait, le logiciel sera alors en mesure d'éliminer le différentiel plus ou moins conséquent entre l'endroit virtuel et l'endroit physique.

En pratique, DANAM m'a véritablement bluffé par la précision des indications appportées sur la station test, Bercy et en comparaison de BlueEyes, le guidage est plus précis. Mes allers retours au coeur de la station, entre ses différentes lignes, n'ont jamais connus de ratés. Le logiciel ne me demandait qu'une seule faveur, un ou deux calibrage par trajet à des points clés, ce qui était fait en un clic. Les instructions étaient communiquées via la synthèse vocale Virginie il me semble, intégrée au logiciel. A tout moment, il m'était possible de faire répéter l'instruction à venir, là encore en un seul bouton.

Il reste néanmoins encore beaucoup d'inconnus, auxquels BlueEyes répond pour sa part. En ce qui concerne l'interface utilisateur, tout d'abord.
Si elle semblait relativvement finaliser tant d'un point de vue matériel que logiciel dans le cas de BlueEyes, ces deux points demeurent encore obscurs du côté de DANAM. En effet, l'application tournait sur un PC portable placé sur mon dos dans un sac. Du sac à ma cheville, descendait un fil jusqu'à une centrale inertielle, qui était le type de capteur de mouvement retenu pour ce test. Enfin, dans la main qui ne tenait pas la canne, j'étais équippé d'un boîtier ressemblant fortement à une petite souris optique sans fil à trois boutons, pour pc.
On le voit, tout ceci n'est pas bien ergonomique d'un point de vue matériel et on se doute que ce dispositif n'était valable que dans un cadre de test. Donc, la configuration matérielle, inconnue; tout comme celle logiciel, qui était pilotée directement sur le PC par les personnes chargées de recueillir les résultats. Il n'y avait pas de retour vocale à ce moment là.
Ces éléments, encore inconnus, sont cruciaux pour la suite. Le support matériel, selon qu'il est évolutif ou non, qu'il est destiné à un boîtier particulier ou uniquement software, selon la qualité du/des capteurs utilisés, selon l'encombrement et la simplicité de mise en place en situation de déplacement, etc, feront que le produit sera plus ou moins adapté. Et cela vaut aussi pour la partie logiciel, qui doit être fluide et intuitive, avec un retour vocal de qualité, être stable et idéalement être multi-plateforme. Il reste donc beaucoup de choses à voir. Enfin, si le système m'a vraiment convaincu en ce qui concerne la partie guidage, notons qu'il sera nécessaire de pouvoir disposer d'une base de donnée relativement importante des stations de métro parisienne pour que cela devienne intéressant. Et à mon avis, c'est un long travail que de consigner sous forme de carte, une station dans ses moindre détail, afin que le logiciel ne décroche jamais. Car oui, le plan à intérêt de bénéficier, c'est évidemment le prérequis, d'une précision extrême. A suivre de près donc, le début est prometteur en tout cas.