jeudi 3 juin 2010

NVDA, un (mieux que Jaws?) gratuit

J'imagine que chaque lecteur de ce blog ou presque connaît l'ancestral lecteur d'écran, Jaws "Job Access With Speech" initialement commercialisé par feu Henter-Joyce Corporation. Développé depuis quinze ans exactement pour Windows, JFW acronyme de Jaws For Windows et aujourd'hui propriété de la société Freedom Scientific est l'un des lecteurs d'écran les plus populaires. Tout simplement parce que l'un des plus connu.
Néanmoins, son prix exorbitant, autour des 1800 Euros, sa politique de distribution, une licence par machine et sa stagnation technologique, en font un produit de plus en plus en marge des réalités économiques et technologiques. Ajoutez à cela un vendeur et des revendeurs méprisants et vous finissez par en conclure que Jaws devrait être librement distribué sans tous ces fâcheux. Evidemment, il n'existe aucun crack afin de s'affranchir d'un quelconque achat. The Pirate Bay ne pourra rien pour vous... Probablement.
Trêve de duperie, stop à l'ironie, vive HADOPI... EH, on arrête, j'ai dis. Bon. Alors...
Il existe une alternative au monopolistique - lisez bien le stique - au monopolistique, disais-je, Jaws For Windows. Et elle se nomme NVDA.

D'un point de vue factuel et synthétique, l'acronyme NVDA signifie NonVisual Desktop Access (Accessibilité aux Non-Voyants du bureau/système) et est initialement et jusqu'à nos jours, développé par Michael Curran durant 2006, pour devenir librement téléchargeable dès 2007. Codé en Python, cette revue d'écran est distribuée sous la licence GNU General Public License (Version 2), ce qui est plutôt exquis si vous avez des convictions idéologiques proche du logiciel libre. Grâce à l'aspect Opensource de NVDA, une communauté de développeurs se cré petit à petit autour du projet jusqu'à ce que la fondation Mozilla puis la société Yahoo! apportent un soutien économique supplémentaire, ne faisant que renforcer les avancées de NVDA.

Concrètement, maintenant. NVDA, que ce soit sur XP, Vista, 7 ou les éditions Server de Windows, en 32 ou 64 bits, offre l'accès aux applications les plus usuelles. Relever ses courriels avec Thunderbird ou Windows Live Mail/outlook, naviguer avec Internet Explorer ou Firefox toutes versions confondues, discuter avec Windows Live Messenger, Skype ou Miranda IM, utiliser des traitements de texte tel que la suite Office ou vérifier ses PDF avec Acrobat, tout ceci est possible. La liste n'est évidemment pas exhaustive, sachant qu'en général, ce que Jaws interprête, NVDA le retourne aussi.

Alors, pourquoi utiliser NVDA, si le rendu est globalement réciproque?
1. Parce que NVDA a un code ouvert. Et qu'il évolue très rapidement, contrairement àux fonctionnalités de Jaws, généralement statiques durant tout une année.
2. Parce que NVDA est gratuit. Quasiment 2000 Euros pour Jaws.
3. Parce que l'installation est légère. Comprendre que vous ne retrouverez pas trois ou quatre items différents dans le panneau de configuration pour désinstaller NVDA, comprendre aussi que l'installation est très rapide, contrairement à Jaws.
4. Parce que NVDA peut s'exécuter d'une clé USB, sans avoir le moindre composant à installer. Rendant tout ordinateur sous Windows accessible dès lors qu'il est équipé d'une carte son et d'un port USB. Ah, nouvellement Supernova aussi... Il paraît qu'on en fait la promotion à Science-po, mais ça vous fera 1200 Euros de plus.
5. Parce que NVDA est capable de lire ce qui passe sous le pointeur d'une souris. Ce qui laisse augurer de bonnes choses à venir avec les tablettes sous Windows 7.

N'y a-'il alors que des avantages?
En prenant la peine d'y accorder quelques minutes de configurations, on ne peut quasiment que répondre par l'affirmative. La synthèse Espeak livrée en standard peut certes être considérée comme assez désagréable. Néanmoins, il existe au moins trois remplaçants intéressants, qui sont le très connu IBM Viavoice dit Eloquence sous Jaws dont vous trouverez la procédure d'installation par ici, la synthèse Mbrola avec les indications par là et le synthétiseur libre Svox Pico, dont j'expliquerai l'installation très simple, dans un prochaine article lié aux évolutions de NVDA.
Concernant d'autres désavantages éventuels, sachez que vous ne retrouverez pas pour le moment l'équivalent du curseur Jaws, équivalent d'un pointeur de souris, assez pratique pour se déplacer dans des applications mal balisées. Bonne nouvelle néanmoins, cette lacune devrait bientôt disparaître.

En définitive, NVDA est libre et gratuit, multilingue, léger, évoluant sans cesse jusqu'à dépasser Jaws, portable sur clé USB, exécutable sur tous les systèmes Windows et compatible avec quasiment toutes les plages brailles du marché. Au niveau des sources, le site Francophone de NVDA dont j'ai tiré deux articles au-dessus se trouve ici et vous offrira un support en Français.
Le site officiel en Anglais c'est par là avec tout plein de mise à jour fréquente, où vous trouverez par ailleurs directement sur la page d'accueil, la dernière release stable de NVDA 2010.1.

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