mardi 27 avril 2010

Cinéma et jeu vidéo, adaptations audio.

Dans son 19/20, France 3 consacrait hier un reportage à l'audio description dans le cadre du septième art.
Je n'ai rien contre. Ni contre le reportage, ni contre l'audio description. Pour autant, deux choses:

Le reportage en lui-même, sauf à apporter une information présentative du système, n'offrait aucune piste afin d'entrevoir une réponse quant au manque de films audio déccrits. Le constat seul était posé. Dès lors, l'intérêt du traitement me semble assez limité, surtout dans le cas d'un sujet si marginal. Non pas qu'il ne faille pas en parler puisqu'il l'est, mais plutôt proposer des ouvertures. Enfin, peut-être et-ce parti d'une bonne intention en pensant à l'amour que porte notre gouvernement quant à la légifération à chaque fait divers.
Je dérive...

Au-delà du contenu rédactionnel, (attention, avis subjectif), je ne trouve pas l'audio description franchement nécessaire. Elle me dérange d'ailleurs plus qu'autre chose. Probablement parce que j'ai toujours regardé des films sans. L'exercice de la thèse et de l'antithèse me pousse néanmoins, à considérer que l'on ait aussi à mon inverse toujours regardé des films au travers de l'audio description et que ce puisse alors devenir franchement désavantageux de ne bénéficier que de si peu de support. D'autant que si je considère cette technique relativement inutile, je suis forcé d'avouer qu'elle apporte parfois, quelques détails bienvenues.
Seulement, le contexte et le cotexte du schéma narratif ainsi que celui de l'intrigue, le rôle et le comportement du personnage, la musique et les sons relatifs aux actions ainsi que l'explicitation de beaucoup de points clés dans le dialogue, sont nombre d'élément qui si on y est sensible, valent autant qu'une bonne audio description.

Il y a néanmoins des domaines qui ne profitent pas de toutes ces perspectives et qui demeurent alors bien plus inaccessibles. Je pourrais parler de systèmes d'exploitation et firmwares ou de manière encore plus particularisante, de navigateurs web. Seulement, le sujet est vaste et en reprenant le point de départ de cet article, notons qu'il concernait uniquement le cinéma et ses adaptations. Le cinéma étant un art et un divertissement, j'ai à vrai dire à la diffusion du reportage de France 3, tout d'abord pensé à un autre domaine de divertissement et autrement plus inaccessible que le cinéma.
Un divertissement qui s'il était encore anecdotique il y a une quinzaine d'années, commence quarément à soulever la question "est-ce un art"? La simple interrogation relative à ce domaine suffit à légitimer l'importance de ce nouveau nez qu'est le jeu vidéo.
A l'heure des consoles de jeux next nextgen et celui des ordinateurs toujours plus puissants allant de paire avec une démocratisation de leur tarif, il devient de plus en plus possible de concilier jeu vidéo et bande son adaptée. Les stratagèmes sont nombreux. Utilisation de la stéréo, de la vibration dans la manette, des variétés de résonnances selon l'environnement et le placement dans l'environnement, d'audio descriptions lorsque c'est vraiment nécessaire, de bip variant dans la hauteur, l'intensité et la rapidité selon la situation, etc... En combinant ces stratégies sans exclure d'en ajouter de supplémentaire, tout ou quasiment, devient adaptable. Certains jeux présenteraient plus d'intérêt que d'autre, en effet, mais la plupart seraient agréables à jouer. Je ne vois pas en quoi un jeu aussi énorme qu'un GTA serait inaccessible si les développeur prenaient la peine d'y rajouter quelques astuces sonores. Quake, le fameux FPS des années avant 2000, dès l'or que ses sources ont été libérées, c'est rapidement mué en de multiple déclinaisons appelées mod. Il est alors devenu entre autre Audioquake. Oui, les FPS même sont adaptables. Ce cas est un peu particulier, dans le sens où il n'est pas commercialement motivé. On en arrive toujours au même point, finalement. C'est faisable, mais ça ne rapporte pas. Alors, qui veut porter sa candidature à Rockstar Games, Ubisoft, Blizzard ou Electronic Art pour motiver tout ça?

Au final, on pourra me rétorquer que c'est un peu fort de comparer cinéma et jeu vidéo. Que le premier est plus important que le second. Mais ce jugement de valeur, erroné ou non n'a pas lieu d'être. Ce qui compte, c'est la réalité des ventes, au volume énorme. Le jeu vidéo n'est plus un épiphénomène et il n'y a pas de raison que le ludique interactif soit réservé au visuel, puisqu'il est adaptable. Il existe certes, quelques développeurs qui conçoivent des jeux audios. Mais aussi bons que puissent être ces derniers, on atteint pas l'exaustivité dans le genre et le nombre, que permettent les millions d'Euros et les millions de développeurs. C'est un début, mais les studios traditionnels doivent maintenant prendre cette problématique en compte et s'allier avec les précurseur du genre dans le jeu audio.

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